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Pourquoi l'asile religieux?

« Nous en sommes arrivés à conclure que le processus de détermination du statut de réfugié n'est pas équitable. Les églises qui ouvrent leur porte pour offrir l'asile religieux résistent au caractère injuste de cette politique. Nous croyons que les réfugiés sont des personnes qui ont droit à la vie et à la liberté, que la vie humaine est sacrée et qu'elle doit être préservée à tout prix. Des institutions morales ne peuvent obéir à des lois qui sont injustes, et leurs leaders religieux sont prêts à accepter la pénalité pour cette initiative civile du mouvement de sanctuaire. » Darryl Gray, Église Unie, Montréal.

Un choix pénible

Le principe du sanctuaire remonte à l'antiquité. Il se fonde sur la reconnaissance des lieux de culte comme lieux sacrés et sur la sainteté de tels lieux qu'il serait sacrilège de violer pour y saisir quelqu'un par la force. Bien que cette notion date de longtemps, elle a été reprise plus récemment quand des gens ont risqué leur vie pour abriter des esclaves qui fuyaient les États-unis, des Juifs qui fuyaient l'Allemagne nazie et des citoyens d'Amérique Centrale qui fuyaient des menaces de mort ou de torture.

Néanmoins, il s'agit là d'un geste de désobéissance civile, et pour des croyants pratiquants qui respectent la Loi, le fait de choisir de passer outre à la Loi et d'offrir un sanctuaire à un réfugié refusé et menacé d'expulsion constitue un choix pénible. Il est donc fort étonnant qu'il y eut un nombre record de six individus et familles réfugiés dans des églises du Canada durant l'été passé. Aujourd'hui, en ce début d'octobre, cinq y sont encore réfugiés.

Une église locale qui accepte d'offrir son lieu de culte comme sanctuaire a habituellement été approchée par un individu ou une famille qui font face à un renvoi et qui ont demandé la permission d'y être abrités. Pour le ministre ou le prêtre, comme pour les membres de l'église, la décision n'est prise qu'après une démarche permettant de s'assurer que la personne a besoin de protection et qu'elle n'a plus d'autres choix. Cela signifie que les personnes reçues furent rencontrées et interrogées pour ensuite en référer aux membres de la congrégation et à leur groupe décisionnel. Un autre point important est que les réfugiés eux-mêmes sont tout à fait avertis des implications de leur demande. Ils savent bien qu'ils vivront dans un édifice qui n'est pas conçu comme résidence, avec peu d'intimité, peut-être sans les commodités de base comme la douche, et, bien sûr, sans la possibilité de sortir à l'extérieur. Les enfants n'auront pas accès à l'école. Encore plus, cette option du désespoir n'offre pas la garantie d'assurer la protection que les réfugiés désirent si ardemment. Alors, pourquoi des gens qui sont habituellement plutôt conservateurs et prudents posent-t-ils un tel geste ? Après de longues réflexions, ils croient que c'est là la chose juste et équitable à faire.

Le Canada, comme d'autres pays, a l'obligation, selon le droit international, de ne pas expulser quelqu'un vers la torture ou la persécution. Les citoyens du pays attendent de leur gouvernement qu'il respecte son obligation d'assurer la protection des réfugiés. Quand le gouvernement refuse de protéger certains réfugiés, des citoyens se sentent moralement obligés de s'avancer pour donner cette protection que le gouvernement a négligé d'offrir.

Conscient de la résurgence de la tradition de l'asile religieux dans la conjoncture actuelle, le 34e Conseil général de l'Église Unie du Canada (1992) avait reconnu « le droit moral et la responsabilité des communautés de fournir le sanctuaire à de véritables réfugiés dont la demande de statut de réfugié avait été refusé ».

Par ailleurs, la Commission des affaires sociales de la Conférence des évêques catholiques ontariens a indiqué en juin 1993 que « la décision éthique d'offrir l'asile religieux est une solution de dernier recours qui est ancrée dans les traditions de toutes les grandes religions».